samedi 6 novembre 2010

Facing the truth



--> Le poker c'est un peu comme le loto, on à un ticket en main mais l'on sait que l'on ne va pas gagner, on achète juste une part de rêve dans ce morceau de papier parce que dès l'instant que les numéros ne sont pas sorties on est potentiellement millionnaire et on peut se projeter dans les rêves les plus fou, les projets les plus insensés et seul l'imaginaire est la limite. Qui n'a pas dit un jour "si je gagne 5 millions demain, je fais ça et ça et ça..." ?

Le poker est identique sur ce point; beaucoup de joueurs, peut d'élus au final. On avance le chiffre de 90% de joueurs perdant, alors pourquoi jouer?


Comme beaucoup j'ai toujours voulu être un ptit génie dans un domaine. J'aime l'idée d'être le meilleur quelque part, même si ce domaine est restreint c'est toujours un réel plaisir. J'aime l'idée de pouvoir se dire que dans tel ou tel domaine on est vraiment au top et que ceci n'est pas du au hasard à la chance mais que c'est bien le fruit de notre travail. Partir de zéro pour monter le plus haut possible est toujours une intense satisfaction personnelle. Pierre Corneille avançait dans Le Cid qu'à vaincre sans péril on triomphe sans gloire.


La médiocrité ne me satisfait pas, je crois d'ailleurs qu'elle ne m'a jamais satisfait. Ça peut paraître idiot, stupide ou complètement puéril, mais j'aime être le meilleur (même si je ne le suis jamais ou si peu souvent), j'aime impressionner et j'ai ce besoin de reconnaissance stupide qui me pousse à me consacrer à fond dans ce qui me passionne.


C'est peut être pour ça que j'admire certains grand sportifs, que je peux regarder encore et encore Usain Bolt finir le 100M en trottinant pendant que les autres se battent pour la seconde place, que j'aime voir 8 médailles d'or autour du coup de Phelps ou que l'idée de Stu Ungar qui ne se contente plus de battre les meilleurs joueurs du monde au gin mais de les humilier à tel point qu'il rentre chez eux traumatisés me laisse rêveur. J'aime Marck Zuckerberg dans « The Social Network », visionnaire génial et milliardaire à 23 ans...J'aime les scènes épiques, j'aime voir grand et à mon avis dans la vie comme le dit si bien un Eames dans Inception « You musn't be afraid to dream a little bigger, darling »


Se pose alors la question:

Puis-je espérer un joueur être dans les meilleurs au poker?


Honnêtement j'en doute fort. Je n'ai ni l'envie, ni la motivation d'être un jour joueur pro, je ne tente pas de jouer plus haut alors que j'ai la bankroll pour, je ne modifie pas mon jeu que j'analyse pourtant comme weak (vu qu'il est gagnant pour le moment). Je me contente pour le moment de gravir les échelons un à un en raisonnant en terme de domination de limite et non pas de nombre de caves comme Yostyle à pu le faire (voir l'interview de SimEFP sur ce point. ICI) (choses qui ralentis considérablement ma progression je pense vu que c'est en se confrontant aux meilleurs que l'on progresse). Morpheus le dit « on est pas le meilleur quand on le croit, mais quand on le sait ».


Je sais que le poker n'est qu'une passade parmi mes passions, une chose de plus qui pour le moment m'obsède mais qui finira comme le reste par laisser place à une autre lubie, reste à savoir dans combien de temps.


Mais alors pourquoi jouer?


Le sujet à déjà été débattu des dizaines de fois dans de nombreux blogs/forum/livres (pick one).


  • L'attrait de l'argent bien sur (voir Don Limit partit de zéro il y à 3 ans qui gagne un demi-million en un mois sur les tables de cash, voir l'ensemble de la team Limpers (les joueurs les plus talentueux français en cash) qui viennent de se faire sponso chez Fulltilt, fait assez rêver je dois dire).
  • Le plaisir de jouer tout simplement.
  • Le fait de se dire que l'on « tente sa chance » que vu que je n'ai jamais été très emballé par l'idée « métro-boulot-dodo » pendant 30 ans pour au final survivre avec 1000€ pendant la fin de sa vie dans une ptite maison tranquille de banlieue payé avec un crédit de 20 ans; le poker pourrait je l'espère aider à mettre assez d'argent de coté pour le jour ou je quitterais un job qui ne me plait plus et déciderais de changer de vie, c'est une simple porte que j'ouvre et qui me conduira peut être un jour à plus. Le poker reste un simple moyen d'arriver à mes fins, si ça ne marche pas, je trouverais autre chose je ne m'en fait pas.

En attendant ce moment je continu à entretenir le rêve en jouant. Je sais que le chemin sera long et rude mais qui sait? J'aurais peut-être dans quelques années ma maison au bord de l'eau en Australie avec assez d'argent de coté pour ne plus avoir à me soucier de travailler pour vivre décemment. Loin de moi l'idée d'une villa énorme, je n'aurais que faire de dix pièces, d'une femme de ménage ou de six voitures. Je n'ai pas de gros besoins alors je continu à penser que tout est possible et que j'ai ce ticket dans la main qui me conduira peut-être un jour au jackpot.


On en reparle dans dix ans.







3 commentaires:

  1. Wow quel article !! Inhabituel mais tellement génial !! Un peu de philo pour changer, c'est pas plus mal :-)
    Franchement, je me retrouve dans quasiment tout ce que tu dis, c'est assez impressionnant...

    Etre le meilleur, comme je comprends ça, c'est même un problème chez moi, dans le sens où quel que soit mon adversaire et quelles que soient les circonstances, je dois toujours gagner à tous les jeux ou sports (si je peux gagner 5-0 contre quelqu'un qui galère déjà à 4-0, je vais le faire et enfoncer le clou, c'est parfois mal perçu par les gens, bref...)

    A propos des rêves, ils sont nécessaires, mais il faut se battre pour les réaliser. Moi-même j'ai un rêve assez fou, dont je ne vais pas discuter ici, mais je vais tout donner pour le réaliser !! Je vis aussi à fond mes passions, et c'est évidemment ce qu'il faut faire, le poker vient simplement en second dans ma vie, et je suppose aussi que pour toi, certaines choses priment.

    Enfin, là où je suis 100% d'accord avec toi, c'est sur le métro-boulot-dodo. J'aime d'ailleurs beaucoup Camus, hormis le fait que je vois ça plutôt positivement, tandis que lui était déprimé. Je veux dire que si on rejette ça, il faut tout faire pour arriver à autre chose, d'où la réalisation des rêves. Beaucoup de gens te diront que tu es fou et tenteront de te décourager, mais il ne faut jamais abandonner.

    Je pense sincèrement que l'être humain est capable de grandes choses, pour peu qu'il s'en donne les moyens... Alors poursuis le rêve en jouant, et comme tu le dis si bien, on en reparle dans 10 ans ;-)

    RépondreSupprimer
  2. J'ai bien aimé cet article dude.
    Tu résumes bien ce pourquoi on joue.
    Faire quelque chose qui sorte du train train, être le meilleur, où du moins, faire du mieux que l'on peut. C'est nice !

    RépondreSupprimer
  3. C'est mon coté philosophe qui à parlé :) Vu que je joue pas ce mois-ci je comble le manque.

    RépondreSupprimer